07 octobre 2016

2016 : une croissance plus faible que prévu ?



Dans son dernier “Point de conjoncture”, publié mardi 4 octobre, l’Insee a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2016. Estimée jusqu’ici à 1,5 %, elle devrait finalement atteindre “à peine 1,3 %”.

Ces chiffres interviennent quelques jours seulement après la présentation, par Bercy, du projet de loi de finances (PLF) pour 2017. Le texte, dévoilé par le ministère de l’Économie et des Finances, tablait sur une hypothèse de croissance de 1,5 % en 2016 et en 2017. Ces chiffres s’avéraient déjà plus élevés que la plupart des estimations : le Haut conseil des finances publiques (HCFP) avait ainsi jugé le scénario de croissance retenu par le gouvernement “optimiste” et “tendant à s’écarter du principe de prudence en matière de finances publiques”.

Sur la base des hypothèses de croissance du gouvernement, le déficit public s’élèverait à 3,3 % en 2016 et à 2,7 % en 2017, soit sous la barre des 3 % en 2017, comme exigé par le Traité de Maastricht. Le HCFP juge “improbable” une telle réduction du déficit, compte tenu des dépenses supplémentaires engagées par le gouvernement. Il pointe par ailleurs du doigt le choix de remplacer des baisses d’impôts par des crédits d’impôts, une manoeuvre permettant de “reporter sur 2018 l’impact de ces baisses de recettes” selon le Haut Conseil.

Toujours dans l'hypothèse d'une croissance de 1,5 % en 2016 et 2017, la dette française atteindrait tout de même 96 % du PIB en 2017, un niveau supérieur à la moyenne de la zone euro. Un tel ratio place la France à la 67ème place mondiale en termes d’environnement macroéconomique, selon le dernier Global Competitiveness Index, présenté par le World Economic Forum mercredi 28 septembre. Les derniers chiffres, publiés par l'Insee en septembre, incitent au pessimisme : la dette est estimée à 98,4 % du PIB au deuxième trimestre 2016.



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