30 mai 2018
Cinq chiffres clés sur le système de retraite en France
En amont de la réforme des retraites annoncée par Emmanuel Macron, il est plus que jamais instructif de se pencher sur l'édition 2018 de la note Les retraités et les retraites publiée, chaque année, par la Drees.
Les chiffres utilisés datent du 31 décembre 2016 et donnent une vue d'ensemble sur les tendances actuelles de notre système de retraite. Quelles sont-elles ? Réponse en cinq chiffres clés :
308 milliards d’euros
C’est le coût des pensions de vieillesse et de survie versées par l’ensemble des régimes de base et complémentaires en 2016. Celles-ci demeurent le premier poste de dépense de la protection sociale, représentant un septième (13,4 %) du produit intérieur brut. Cette dépense consiste essentiellement au financement des régimes légalement obligatoires, la retraite supplémentaire (mutuelles, assurances, etc.) ne représentant que 2 % de ce montant.
61,8 ans
C’est l’âge moyen du départ à la retraite en 2016. Il est en constante augmentation depuis la réforme de 2010 relevant l’âge d’ouverture des droits à la retraite, progressant d’un an et de quatre mois au total depuis cette année-là.
149 000
C’est le nombre de retraités de droit direct supplémentaires pour l’année 2016, ce qui porte leur nombre total à 16,1 millions. En effet, l’augmentation du nombre de retraités se poursuit, même si elle est désormais moins forte qu’entre 2010 et 2014 (avec 182 000 retraités en plus par an en moyenne à cette époque) mais surtout qu’entre 2006 et 2010, où la moyenne était d’une augmentation de 360 000 retraités par an. La réforme des retraites de 2010 est la cause de cette augmentation moins marquée, qui se poursuit néanmoins de manière durable, expliquant notamment la dégradation significative du ratio cotisant/retraité, qui est de 1,72 cotisant pour 1 retraité en 2016 (alors que ce ratio était de 2,03 en 2004).
1 760 euros nets
C’est le niveau de vie médian des retraités en France métropolitaine. Il est supérieur à celui de la population française qui n’est que de 1 690 euros nets par mois. Les retraités sont également sous-représentés dans les deux premiers déciles du niveau de vie : ils sont seulement 6,6 % à être en-deçà du seuil de pauvreté, quand ce chiffre se porte à 14,2 % pour le reste des Français. La redistribution effectuée grâce au système fiscal et social (minima sociaux, aide au logement, etc…), hors retraites, permet de faire baisser de 4,2 % le taux de pauvreté des retraités par rapport à ce qu’il aurait été sans ces dispositifs.
0,9 %
C’est le taux d’augmentation de la pension brute de droit directe, qui est de 1 390 euros mensuels. Cette croissance est continue depuis 2004, avec environ un point d’augmentation par an, hors inflation. Ce phénomène peut s’expliquer par le mécanisme appelé “effet de noria”. Celui-ci est issu de la combinaison de deux facteurs :
-
l’arrivée de nouveaux retraités avec des carrières plus favorables, percevant des revenus plus élevés, et
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la mort de retraités plus âgés qui recevaient des pensions plus faibles.
C’est une tendance particulièrement marquée chez les femmes, car l’écart de salaires entre les générations était plus marqué pour celles-ci (en 2016, la pension moyenne s'accroît de 1.5 % pour les femmes et de seulement 0,7 % pour les hommes).
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