09 juin 2016

Les prévisions de croissance de la Banque de France 2016-2018



Le PIB de la France augmentera « d’au moins » 1,4 % en 2016, 1,5 % en 2017 et 1,6 % en 2018 : la Banque de France a publié, le 3 juin, ses « projections macroéconomiques pour la France » dans le cadre de l’Eurosystème – organe européen regroupant la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales. Qu’en retenir ?

Une croissance qui progresse … lentement

La banque centrale française prévoit une croissance comprise entre 1,4 et 1,6 % du PIB pour les années 2016 à 2018 : à titre de comparaison, le gouvernement vise toujours 1,5 % de croissance en 2016, et 1,7 % en 2017 et 2018.  La récente révision de l’INSEE sur la croissance du 1er trimestre 2016 (à 0,6 % contre 0,5 % précédemment), prise en compte par les prévisions de la Banque de France, incite cette dernière à « revoir un peu à la hausse la croissance en 2016 ».

Le regain d’activité de la zone euro, favorisé par la politique monétaire expansionniste de la BCE, mais aussi le recul du prix du pétrole, sont deux facteurs de soutien à la demande intérieure – en particulier la consommation privée et l’investissement des entreprises.

La demande intérieure, clef de la croissance

D’un côté, la baisse des cours du pétrole et la faible inflation qui en découle représentent un gain de pouvoir d’achat important pour les ménages. Ce surplus se traduit par une consommation en nette hausse (+1,9% en 2016, contre +1,4% en 2015).

De l’autre, la politique monétaire très « accommodante » de la BCE stimule l’investissement des entreprises (+3,2% en moyenne entre 2016 et 2018 contre +1,9% en 2016), tout en leur permettant de redresser leur taux de marge. L’investissement public (en hausse après deux années de baisse) et des ménages (en hausse en 2017 et 2018) contribuent à la croissance, mais dans une moindre mesure.

Des « aléas » difficiles à prévoir

La Banque de France souligne néanmoins les aléas qui sont susceptibles de peser sur l’activité et l’inflation.

Le taux d’épargne des ménages, en nette baisse depuis fin 2015, a peu de chances de rester sur cette pente descendante : en conséquence, le dynamisme de la consommation des ménages pourrait être plus faible que prévu et son apport à la croissance moins conséquent.

Par ailleurs, les risques qui pèsent sur l’activité pourraient tirer l’inflation vers le bas. A l’inverse, la remontée récente des cours du pétrole ou une poursuite de politique monétaire expansionniste par la BCE sont susceptibles d’entraîner une hausse de l’inflation.

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