24 novembre 2017
Retraites : une embellie de courte durée ?
Le 22 novembre 2017, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a, de nouveau, revu ses prévisions de déficit des régimes de retraite. A court terme, le déficit sera moins important que prévu ; mais dès 2022, le besoin de financement se creusera à nouveau.
Pourquoi les projections ont-elles évolué et quelles sont les nouvelles prévisions ?
En juin dernier, le COR avait modifié ses prévisions sur la base des nouvelles projections démographiques de l’Insee. En novembre, il a ainsi actualisé ses prévisions au regard des nouvelles prévisions de croissance et des mesures annoncées dans le PLF et PLFSS 2018.
Un besoin de financement moindre à court terme
Les révisions apportées par le COR au mois de novembre améliorent les perspectives à court terme : en 2020, le besoin de financement du système de retraite sera de 0,1 % du PIB, contre 0,4 % estimé en juin dernier. Cela représente un besoin de financement deux fois moins important puisque celui passerait de 8,8 milliards d’euros à 4,4 milliards d’euros. Cette amélioration est due, entre autres, au redressement des comptes des régimes de retraites complémentaires (Agirc et Arrco). Les régimes de retraites complémentaires, récemment unifiés (par l’accord du 30 novembre 2015), afficheront un excédent d’un milliard d’euros en 2019, alors qu’ils étaient en déficit de 2,2 milliards en 2016.De plus, d’après les projections du COR, il devrait demeurer en excédent sur le long-terme.
Des prévisions de croissance plus optimistes
Ce sont les perspectives de croissance économique, revues à la hausse, qui expliquent en grande partie la révision des prévisions. Les recettes des régimes seront donc plus importantes que prévues, diminuant de fait le besoin de financement. La part de la valeur ajoutée dans les salaires augmente, et la masse salariale de la fonction publique connaît une hausse plus importante qu’attendue. Mais les récentes mesures annoncées par le gouvernement, à savoir la suppression 120 000 postes dans la fonction publique et le gel du point d’indice, contribueront dans un deuxième temps à augmenter le besoin de financement.
Un besoin de financement qui persiste donc à long terme
Dès 2022, le besoin de financement va de nouveau s’accentuer pour atteindre 0,3 % du PIB. A l’horizon 2030, il atteindra 11 milliards d’euros, soit 0,5 % du PIB.
Selon les différentes prévisions de croissance de la productivité, les scénarios de retour à l’équilibre sur le long terme divergent. Dans le cas “optimiste” d’une croissance de la productivité de 1,8 % par an, le retour à l’équilibre interviendrait en 2036, contre 2045 avec une hypothèse de croissance de 1,5 %. Dans les scénarios moins favorables, le besoin de financement serait durable : par exemple, dans le cas d’une hausse de la productivité de 1% par an, le besoin de financement s'élèverait à 1% du PIB en 2042 et près de 1,7% en 2070.
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