18 juillet 2016
Une amélioration « lente, mais sensible » du régime de retraite
Dans son troisième avis adressé au Premier ministre, le comité de suivi des retraites fait le point sur les objectifs fixés par la loi au régime de retraites : niveau de vie des retraités, équité entre assurés et pérennité financière. Quels enseignements tirer de cet avis ?
Une lente amélioration
Le comité considère que « la situation et les perspectives du système de retraite ne s’éloignent pas des objectifs de façon significative ».
En s’appuyant sur le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites, daté de juin 2016, il fait état d’une légère amélioration de l’équation financière du régime. Comme anticipé par le COR, le déficit se réduirait ainsi à l’horizon 2020 à -0,2 % du PIB (hors Fonds de solidarité vieillesse). L’équité entre assurés et le maintien du niveau de vie des retraités seraient assurés selon les hypothèses du COR : celles-ci sont néanmoins remises en question par le comité de suivi.
Des hypothèses utopistes ?
La croissance des revenus d’activité, paramètre déterminant pour la viabilité du système, risque ainsi de décider du tournant que prendra le régime de retraite français.
- Si elle avoisine 1,5 % par an, comme l’attend le COR, alors les objectifs seront atteints sur le long terme.
- Si elle est inférieure à ce seuil, ce qui est le plus probable, étant donné qu’elle n’a augmenté que de +1,1 % en moyenne entre 1990 et aujourd’hui, alors « l’équilibre financier ne pourrait être atteint sans mesures complémentaires » : les cotisations se trouveraient amoindries.
- Si elle est supérieure à ce seuil, l’enjeu serait autre : un décrochage apparaitrait entre les revenus des actifs et les pensions de retraite. Les salaires augmenteraient bien plus vite que les pensions de retraite, Un taux de remplacement plus faible signifie une baisse relative du niveau de vie des retraités.
Des limites à l’optimisme
L’état des lieux du comité de suivi des retraites constate, certes, une amélioration mais il ne prône pas pour autant le statu quo : quels que soient les scénarios économiques retenus, le comité estime qu’il « reste des évolutions à conduire », mais que celles-ci peuvent se faire avec « une sérénité raisonnable ». L’absence du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) dans les prévisions justifie ce besoin : le déficit de cette caisse devrait s’élever à 4 milliards d’euros en 2016.
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